Qui est la Grande Babylone ?
Découvrez qui se cache derrière le symbole de la Grande Babylone, décrite dans l'Apocalypse comme une 'grande prostituée'. Cet article explore le lien entre cette figure emblématique et l'Empire romain du Ier siècle.
HISTOIRE ET CHRISTIANISMEESCHATOLOGIE
Vérité Le Noir
8/7/20254 min read


Introduction : L'Énigme de Babylone
Le livre de l'Apocalypse est rempli d'images puissantes et de symboles énigmatiques. Parmi eux, aucun n'a autant fasciné et effrayé que celui de la "Grande Babylone", décrite au chapitre 17 comme une "grande prostituée" assise sur une bête écarlate, "ivre du sang des saints". Depuis des siècles, les interprètes ont tenté d'identifier cette figure : est-ce une ville future, un système religieux apostat, ou une allégorie du mal ?
Cependant, en retournant au contexte historique du Ier siècle et en analysant les indices laissés par l'apôtre Jean, le consensus des historiens et des biblistes devient clair. "Babylone" n'est pas une prophétie sur un futur lointain, mais un nom de code transparent et polémique pour la superpuissance mondiale de l'époque : l'Empire Romain.
1. Pourquoi "Babylone" ? Le Poids de l'Histoire
Pour un lecteur juif du premier siècle, le nom "Babylone" n'était pas neutre. Il était chargé d'une signification théologique et émotionnelle immense.
L'Ennemi Archétypal : Dans l'Ancien Testament, l'Empire Babylonien est l'ennemi qui a infligé au peuple de Dieu son plus grand traumatisme : la destruction de Jérusalem et du Temple de Salomon en 586 av. J.-C., suivie de l'exil.
Le Symbole de l'Orgueil et de l'Idolâtrie : Babylone est devenue le symbole de toute puissance impériale qui s'oppose à Dieu, qui opprime son peuple, et qui se glorifie dans sa propre richesse et son idolâtrie.
Au Ier siècle, un nouvel empire avait pris ce rôle. L'Empire Romain occupait la Judée, avait détruit le Second Temple en 70 ap. J.-C., et commençait à persécuter l'Église naissante. Pour Jean et ses lecteurs, Rome était, sans l'ombre d'un doute, la "Nouvelle Babylone". Utiliser ce nom de code était à la fois une manière de critiquer l'empire sans risquer une répression immédiate et de le placer dans le grand drame biblique de la lutte entre le Royaume de Dieu et les royaumes des hommes.
2. Les Indices Géographiques et Politiques : La Carte Mène à Rome
Le texte de l'Apocalypse lui-même contient des indices qui fonctionnent comme une carte au trésor, menant directement à la capitale de l'Empire.
Indice n°1 : La Ville aux Sept Collines (Apocalypse 17:9)
"Les sept têtes sont sept montagnes, sur lesquelles la femme est assise."
La Preuve : C'est l'indice le plus célèbre et le plus irréfutable. La ville de Rome était universellement connue dans le monde antique comme la "Cité des Sept Collines" (Aventin, Cælius, Capitole, Esquilin, Palatin, Quirinal, Viminal). Des poètes romains comme Virgile, Horace et Ovide utilisent constamment cette périphrase pour la désigner. C'est une signature géographique.
Indice n°2 : La Capitale du Monde (Apocalypse 17:18)
"Et la femme que tu as vue, c'est la grande ville qui a la royauté sur les rois de la terre."
La Preuve : À la fin du Ier siècle, il n'y avait qu'une seule ville sur Terre qui correspondait à cette description. Rome était la capitale d'un empire qui s'étendait de la Grande-Bretagne à l'Égypte, et les "rois de la terre" (comme Hérode en Judée) n'étaient que des rois vassaux soumis à son autorité.
3. Les Couleurs du Pouvoir : La Signature Impériale
La description vestimentaire de la prostituée n'est pas un détail de mode, mais une accusation politique.
Le Texte (Apocalypse 17:4) :
"Cette femme était vêtue de pourpre et d'écarlate, et parée d'or..."
La Preuve : Le pourpre et l'écarlate n'étaient pas des couleurs ordinaires. C'étaient les couleurs officielles du luxe et du pouvoir impérial romain.
Le Pourpre : Cette teinture, extraite du coquillage murex, était si extraordinairement chère que son usage était légalement réservé à l'Empereur et à la classe sénatoriale. C'était la couleur de la royauté et du pouvoir absolu.
L'Écarlate : Ce rouge vif était la couleur des tuniques des hauts officiers de l'armée romaine et des vêtements de luxe de l'élite.
En habillant sa "Babylone" de pourpre et d'écarlate, Jean la désigne sans ambiguïté. Il ne dit pas seulement "c'est une ville riche", il dit "c'est la ville dont le pouvoir est symbolisé par ces couleurs précises". C'est l'équivalent de décrire aujourd'hui une puissance par les "rayures et les étoiles" de son drapeau.
Conclusion : Un Manifeste de Résistance Spirituelle
Lorsque nous assemblons les pièces du puzzle – le symbolisme de "Babylone", la géographie des sept collines, le statut de capitale mondiale et les couleurs du pouvoir impérial – l'identité de la figure d'Apocalypse 17 devient une évidence. Jean ne prophétise pas sur une entité future et mystérieuse. Il dresse un portrait codé mais dévastateur de l'Empire Romain, la superpuissance de son temps.
L'Apocalypse n'est donc pas juste un livre d'énigmes destiné à nous faire spéculer sur la fin du monde. C'est un manifeste de résistance spirituelle, un message d'espérance adressé aux premières communautés chrétiennes qui subissaient la persécution. Il leur dit : "Ne craignez pas la puissance écrasante de Rome. Malgré sa gloire et sa richesse, elle est, aux yeux de Dieu, une 'prostituée' idolâtre. Son jugement est certain, et le Royaume de notre Seigneur Jésus-Christ triomphera." C'est un message qui, par extension, s'adresse aux croyants de tous les temps qui font face à des puissances mondiales hostiles à Dieu.
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