Que Fait le Sperme d'Horus dans la Bouche de son Oncle ? – Chronique d'une Spiritualité Abominable

Le mythe d’Horus et Seth, raconté dans le Papyrus Chester Beatty I, révèle une lutte de pouvoir où tentative de viol et ruse remplacent toute notion de justice morale. Dans cette vision kémite, la victoire n’est pas liée au bien ou au mal, mais à la force et à la tromperie.

Vérité Le Noir

8/13/20255 min read

Introduction : Le Voile de la Sagesse

La spiritualité Kémite est souvent présentée comme une source de haute morale et de sagesse profonde, un modèle pour l'Afrique et le monde. On évoque la Maât, la justice, l'ordre. Mais que se passe-t-il lorsque l'on soulève le voile et que l'on lit les textes fondateurs de cette spiritualité, non pas avec les interprétations modernes et édulcorées, mais avec l'honnêteté crue qu'ils exigent ?

L'épopée mythologique du conflit entre les dieux Horus et Seth pour le trône d'Égypte est le récit central de la légitimité pharaonique. Au cœur de ce combat se trouve un épisode d'une nature sexuelle si dérangeante qu'il force à poser une question fondamentale : un système spirituel dont les dieux agissent de cette manière peut-il réellement être le fondement d'une morale supérieure ? Cet article se propose d'analyser cet épisode, non par goût du scandale, mais pour révéler l'abîme qui sépare la "morale" des dieux de Kemet de l'éthique révélée.

1. Le Récit de la Transgression : Le Contexte du Papyrus Chester Beatty I

La source principale de cet épisode est le Papyrus Chester Beatty I, datant du Nouvel Empire (~1160 av. J.-C.). Il ne s'agit pas d'un texte obscur, mais d'un des grands récits mythologiques de l'Égypte, connu sous le nom de "La Contendances d'Horus et Seth".

  • Le Conflit : Horus, fils d'Osiris, et son oncle Seth se disputent la royauté d'Égypte devant le tribunal des dieux. Seth, qui a assassiné Osiris, représente la force brute et le chaos. Horus représente l'ordre et la légitimité.

  • La Tentative de Viol et la Ruse d'Isis : Après une journée de confrontation, Seth, feignant la réconciliation, invite son neveu Horus chez lui. Le texte décrit la suite avec des détails sans équivoque :

    "Quand vint le soir, on leur prépara leur lit, et ils se couchèrent tous les deux. Mais pendant la nuit, Seth fit en sorte que son phallus devienne rigide, et il l'inséra entre les cuisses d'Horus. Horus, cependant, plaça ses mains entre ses cuisses et il recueillit le sperme de Seth."

    Le but de Seth n'est pas l'affection, mais la domination politique absolue. Dans la pensée égyptienne antique, celui qui pénètre l'autre affirme sa supériorité de "mâle" dominant. Le but est d'humilier Horus et de le rendre inapte à régner.

    Le récit continue. Le lendemain matin, Horus court voir sa mère, la déesse Isis, et lui raconte ce qui s'est passé, en lui montrant le sperme de Seth dans ses mains. La réaction d'Isis est celle d'une stratège, pas d'une mère choquée par un abus.

    "Elle poussa un grand cri, prit un couteau de cuivre, lui coupa les mains et les jeta à l'eau. Puis elle lui façonna deux autres mains."

    Ensuite, Isis passe à la contre-attaque. Le texte continue :

    "Elle prit un peu d'onguent, elle le frotta sur le phallus d'Horus et le fit devenir rigide. Elle l'inséra dans un pot, et elle fit en sorte que son sperme y descende. Au matin, elle prit le sperme d'Horus, alla au jardin de Seth et dit au jardinier : 'Quelles sont les plantes que Seth mange ici ?' Le jardinier lui dit : 'Il ne mange aucune plante ici sauf les laitues.' Alors, Isis plaça le sperme d'Horus sur ces laitues."

  • Le "Jugement" : Seth, ignorant tout, mange les laitues. Lors du jugement final devant les dieux, Seth se vante de son acte : "Laissez-moi être fait roi, car j'ai accompli l'acte d'un mâle contre Horus !". Mais lorsque le juge divin, Thot, appelle le sperme des deux dieux pour qu'il témoigne, le sperme de Seth répond depuis le fond du marais (où Isis a jeté les mains coupées). Quand il appelle le sperme d'Horus, il répond depuis le ventre de Seth. Seth est humilié, et Horus est déclaré vainqueur, ayant symboliquement "fécondé" et donc dominé son rival.


2. L'Analyse Morale : Un Univers sans Véritable "Bien" ni "Mal"

Ce récit est choquant, non seulement par son contenu, mais par ce qu'il révèle de la structure morale Kémite.

  1. La Violence Sexuelle comme Outil Politique : Le viol ou la tentative de viol n'est pas présenté comme une abomination morale en soi. C'est un outil légitime dans la lutte pour le pouvoir. La question n'est pas "qui a raison ?", mais "qui est le plus fort et le plus rusé ?".

  2. L'Absence de Sainteté Divine : Les dieux eux-mêmes se livrent à des actes de trahison, de ruse, de tentative de viol et de manipulation. Ils ne sont pas des modèles de vertu, mais des personnages guidés par la soif de pouvoir.

  3. La "Victoire" n'est pas Morale, mais Technique : Horus ne gagne pas parce qu'il est "bon", mais parce que sa ruse, aidée par sa mère, a été plus efficace que celle de Seth. Le jugement des dieux n'est pas basé sur un principe de justice morale, mais sur la démonstration de la supériorité physique et magique.

3. Le Paradoxe du Kémite Moderne : Emprunter à la Bible pour Juger Kemet

Lorsque les promoteurs modernes du Kémitisme parlent de morale sexuelle et familiale, ils prônent souvent des valeurs de respect, de consentement et de fidélité. Mais d'où viennent ces valeurs ?

  • L'Emprunt Inconscient : Ces valeurs ne viennent pas du mythe d'Horus et de Seth. Elles ne viennent pas d'un panthéon où l'inceste et la violence sexuelle sont des normes divines. Elles viennent, directement ou indirectement, de l'héritage de l'éthique judéo-chrétienne qui a façonné le monde. La Bible, avec ses commandements clairs – "Tu ne commettras point d'adultère" (Exode 20:14), sa condamnation radicale de l'homosexualité rituelle et de la bestialité (Lévitique 18) – a introduit dans le monde un standard de sainteté sexuelle qui était totalement étranger au monde païen.

  • L'Incohérence Fondamentale : Le Kémite moderne est donc piégé dans une contradiction. Pour construire un "semblant d'éthique morale sexuelle et familiale", il est obligé d'emprunter discrètement à la Bible, le système même qu'il prétend rejeter. Il utilise la morale de Yahvé pour rendre les dieux de l'Égypte présentables. C'est un aveu involontaire de la faillite de son propre système.

Conclusion : Un Choix de Fondement

Le mythe d'Horus et Seth n'est pas une "sagesse cachée". C'est le récit d'une lutte de pouvoir brutale dans un univers amoral. Il nous montre une spiritualité où la fin justifie les moyens, où la ruse l'emporte sur la vérité, et où la violence sexuelle est une arme politique.

Présenter ce système comme une source de morale supérieure est une absurdité. La véritable question que ce mythe nous pose est la suivante : sur quel fondement voulons-nous bâtir nos vies et nos sociétés ? Sur les mythes de dieux capricieux et transgressifs, ou sur la Révélation d'un Dieu Saint qui nous appelle à refléter son propre caractère dans l'amour, la pureté et la justice ?