Christianisme en Afrique : Histoire et Vérités

Découvrez comment l'histoire du christianisme en Afrique a été mal interprétée. Cet article explore la véritable position de la Bible sur l'esclavage et comment ses enseignements ont été déformés par des impérialismes, tant égyptiens qu'européens.

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Vérité Le Noir

8/13/20254 min read

Introduction : La Blessure la Plus Profonde

Pour des millions d'Africains et de descendants de la diaspora, le christianisme porte une cicatrice profonde. Comment la "Bonne Nouvelle" a-t-elle pu arriver dans les cales des navires négriers et dans les fourgons des colonisateurs ? Comment un message d'amour a-t-il pu être utilisé pour justifier des siècles d'oppression ?

Cette question est légitime et sa réponse ne peut être évitée. L'histoire est claire : des nations qui se disaient chrétiennes ont commis des atrocités en totale contradiction avec les Écritures qu'elles prétendaient suivre. Cet article se propose de démontrer que l'esclavage racial et l'impérialisme colonial ne sont pas des conséquences de l'Évangile, mais sa trahison la plus radicale. En examinant les propres lois de la Bible et en les comparant aux pratiques impériales (anciennes comme modernes), nous verrons que le christianisme ne justifie pas l'oppression, mais la condamne, et que c'est en son sein même que se trouvent les outils de la véritable libération.

1. La Bible et le "Rapt d'Hommes" : Une Condamnation sans Appel

Loin de tolérer la traite des êtres humains, la Loi mosaïque la condamne avec la plus extrême sévérité, la plaçant au même niveau que le meurtre.

  • Le Texte Clé (Exode 21:16) :

    "Celui qui enlèvera (gānab) un homme, qu'il l'ait vendu ou qu'on l'ait trouvé entre ses mains, sera puni de mort."

  • L'Analyse Exégétique :

    • Le verbe hébreu gānab est le même que celui utilisé pour "voler". La traite d'êtres humains est donc considérée comme le vol d'une personne.

    • La loi est absolue. Elle condamne non seulement celui qui capture, mais aussi celui qui vend et même celui qui détient une personne kidnappée.

    • La peine est la mort. C'est le châtiment réservé aux crimes les plus graves dans le code de l'alliance.

  • La Confirmation dans le Nouveau Testament (1 Timothée 1:9-10) :

    • L'apôtre Paul, en listant les péchés qui sont contraires à la "saine doctrine", inclut dans la même catégorie les meurtriers, les impudiques, les menteurs, et les "marchands d'esclaves" (le mot grec andrapodistēs signifie littéralement "kidnappeur" ou "marchand d'hommes").

Conclusion de ce point : Le principe même de la traite négrière – le kidnapping d'individus libres pour les vendre – est un crime capital selon la Bible. Toute nation ou individu qui y a participé, tout en se réclamant de la foi chrétienne, était en violation directe et flagrante de la Parole de Dieu.

2. Le Parallèle Historique : La Logique Impériale de l'Égypte et de l'Europe

Comment cette trahison a-t-elle pu avoir lieu ? En ignorant le commandement divin pour adopter une logique de pouvoir bien plus ancienne : la logique impériale.

  • L'Égypte Pharaonique : Le Prototype de l'Exploitation

    • Comme nous l'avons vu, l'empire égyptien justifiait l'asservissement des peuples étrangers (comme les Koushites) au nom de la Maât. C'était le devoir pieux du Pharaon de soumettre le "chaos" étranger et d'utiliser ses ressources – y compris humaines – pour la gloire de l'Égypte. C'est une morale ethnocentrique et pragmatique, au service de l'empire.

  • L'Europe Coloniale : La Répétition de la Tragédie

    • Les empires coloniaux européens ont remplacé la Maât par le "Fardeau de l'Homme Blanc", mais la logique est restée la même. Ils ont justifié la conquête et l'exploitation au nom d'une "mission civilisatrice".

    • Pour ce faire, ils ont dû détourner et pervertir la théologie chrétienne. Ils ont ignoré les commandements clairs contre le rapt d'hommes et ont, par exemple, utilisé abusivement la "malédiction de Cham" pour créer une justification raciale à l'esclavage, une interprétation que les Pères de l'Église n'avaient jamais soutenue.

Conclusion de ce point : La colonisation et l'esclavage ne sont pas le fruit de la pensée chrétienne. Ils sont le fruit de la pensée impériale païenne, une logique que l'Égypte a maîtrisée et que l'Europe a ressuscitée, en y collant une fine couche de vernis chrétien pour apaiser sa conscience.

3. La Supériorité du Message d'Amour : La Bombe à Retardement au Cœur du Système

Si l'Évangile a été trahi, comment a-t-il pu aussi être une source de libération ? Parce que le message lui-même contient les principes révolutionnaires qui, inévitablement, devaient faire exploser le système qui l'avait détourné.

  1. La Dignité Universelle de l'Image de Dieu : L'affirmation de Genèse 1 que tous les humains sont créés à l'image de Dieu est le fondement de l'égalité. C'est ce principe qui a rendu l'idée d'une infériorité raciale théologiquement intenable à long terme.

  2. L'Unité en Christ : La déclaration de Paul en Galates 3:28 ("il n'y a plus ni esclave ni libre... car tous vous êtes un en Jésus-Christ") était une bombe atomique spirituelle au cœur de la société antique. Même si l'Église a mis des siècles à en tirer toutes les conséquences sociales, ce verset a été le cri de ralliement des abolitionnistes chrétiens comme William Wilberforce en Angleterre.

  3. L'Amour de l'Ennemi : Le commandement de Jésus d'aimer son ennemi rend l'oppression systématique d'un autre peuple moralement impossible pour quiconque prend sa foi au sérieux.


Conclusion Finale :


L'histoire de la rencontre entre le christianisme et l'Afrique est celle d'un grand détournement. Des nations se réclamant du Christ ont agi selon les principes de Pharaon, trahissant la Loi de Moïse et l'Évangile de Jésus.

Cependant, la Parole de Dieu, bien que pervertie par les oppresseurs, a été entendue par les opprimés. Les esclaves africains ont reconnu dans l'histoire d'Israël en Égypte leur propre histoire, et dans le Christ crucifié un Dieu qui se range du côté des souffrants. Ils n'ont pas adopté la "religion du maître", ils ont embrassé le Dieu qui juge les maîtres.

La critique de l'hypocrisie historique des nations "chrétiennes" est donc non seulement juste, mais elle est une critique profondément biblique. La Bible elle-même est le premier livre à dénoncer l'injustice commise en son nom. La solution n'est donc pas de rejeter le message à cause de ses mauvais messagers, mais de le réclamer dans sa pureté originelle, comme la plus grande force de libération spirituelle et sociale que le monde ait jamais connue.