Le Dieu Biblique est-il un Égrégore Négrophobe ? Réfutation du Mythe de Doumbi-Fakoly

Doumbi-Fakoly accuse le Dieu de la Bible d’être un égrégore inventé pour dominer l’Afrique, appelant les peuples noirs à renier Jésus, Moïse et Yahvé. Mais cette thèse s’effondre face aux faits : les divinités traditionnelles africaines, loin d’être neutres, étaient liées à l’élite, au pouvoir, à l’esclavage et au sang.

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Vérité Le Noir

8/5/20258 min read

Introduction : Un Dieu “Égrégore” ou un Dieu Créateur ?

L’ouvrage "Ces dieux et ces égrégores étrangers qui tuent le peuple noir" de Doumbi-Fakoly avance une thèse radicale : le Dieu de la Bible, appelé ici "Dieu ternaire", serait en réalité une entité psychique artificielle – un "égrégore" – créé pour maintenir le peuple noir dans une position de soumission spirituelle. Ce discours, séduisant par sa tonalité panafricaniste, repose sur un amalgame de concepts ésotériques et de contresens bibliques.

Mais que disent réellement les textes ? Et surtout, cette thèse tient-elle face à une lecture rigoureuse, à la fois théologique, historique et anthropologique ? Cet article démonte méthodiquement ce mythe.

1. Comprendre l’Accusation : Dieu comme égrégore colonial

Doumbi-Fakoly écrit :

"Un égrégore, comme tout Dieu qui lui ressemble, vit des ondes émises par les pensées, les paroles, les actions de leurs créateurs."

"Chaque prière que les Kamites font, ils nourrissent, pour le malheur de leur peuple, des entités chargées de le maintenir au bas de l’humanité adamique."

En d’autres termes, il considère que le Dieu de la Bible – Yahvé – serait une création mentale collective, imposée aux peuples noirs pour les dominer, et non un Être transcendant, existant par lui-même.

Mais cette lecture est problématique à plusieurs niveaux.

2. Contresens n°1 : Le Dieu Biblique n’est pas “créé” par l’homme

La première erreur est de réduire Dieu à un produit de la conscience humaine. Or, l’un des fondements majeurs de la révélation biblique est que Dieu précède l’homme, le cosmos et toute forme de pensée.

Référence biblique :

“Au commencement, Dieu créa les cieux et la terre.” (Genèse 1:1)

Ici, Dieu est avant la création, extérieur au monde, non dépendant des prières ou des pensées humaines pour exister. C’est un Dieu transcendant, non une énergie manipulable ou un produit psychique. Cela contredit totalement la notion d’égrégore.

3. Contresens n°2 : Le Dieu de la Bible ne méprise pas l’Afrique

Fakoly accuse Dieu d’avoir "choisi certains peuples" au détriment des Noirs. Pourtant, la Bible présente l’Afrique comme centrale dans l’histoire du salut.

  • Cham, ancêtre des peuples africains, n’a jamais été maudit dans la Bible. C’est Canaan (un de ses fils) qui l’est (Genèse 9:25) et cette malédiction s'accomplit avec la conquête de Canaan par Josué et plus tard, Rahab, une femme cananéenne de la ville de Jéricho, deviendra une ancêtre de Jésus selon la généalogie de l'Évangile de Matthieu (1:5). Quelle ironie !

  • Koush (Éthiopie) est cité positivement dans toute la Bible. Même dans la prophétie messianique, Dieu affirme :

“Je ramènerai mes exilés de l’Égypte et les rassemblerai d’Assyrie... et de la région des fleuves de Koush.” (Ésaïe 11:11)

  • Moïse épouse une femme éthiopienne (Nombres 12:1), et Dieu défend ce mariage contre les railleries racistes de la soeur de Moïse et il va jusqu'à la punir. Le Dieu d'Israël qui punit une Israëlite pour protéger une noire !!

  • Le prophète Sophonie se présente comme “fils de Koushi” (Sophonie 1:1), preuve que l’Afrique n’est pas marginalisée dans le récit biblique.

La réécriture de l’histoire africaine n’a pas besoin d’inventer des persécutions divines là où il n’y en a pas.

4. Contresens n°3 : Le vrai Dieu agit pour la liberté, pas l’asservissement

Le cœur du message biblique, c’est la libération des opprimés, pas leur asservissement. Le Dieu de la Bible est le libérateur des esclaves.

“J’ai vu la souffrance de mon peuple en Égypte... Je suis descendu pour le délivrer.” (Exode 3:7-8)

Ce Dieu n’est pas un égrégore alimenté par la peur. Il est un Dieu qui entend les cris des opprimés et intervient pour les libérer.

5. Le piège idéologique : Un panafricanisme anti-biblique, mais pro-esclavagiste ?

Doumbi-Fakoly accuse le Dieu biblique d’être un égrégore, une entité artificielle inventée pour dominer et asservir. Selon lui, les Africains doivent rejeter cette « entité étrangère » pour revenir à leurs « vraies divinités ancestrales ». Mais que dit l’histoire réelle de ces dieux ? Sont-ils plus libérateurs que le Dieu de la Bible ? Loin de là.

5.1 – Les dieux kamites et africains traditionnels justifiaient eux aussi l’oppression

Dans l’Égypte pharaonique, les dieux n’étaient pas neutres. Ils étaient au service de la royauté, du pouvoir impérial et de l’ordre établi. Le culte d’Amon-Râ n’était pas une révélation pour les pauvres et les opprimés : c’était un outil théologico-politique pour légitimer l’absolutisme du pharaon.

"Amon est celui qui a établi Pharaon sur son trône, dont le souffle est dans ses narines."
Inscription du Nouvel Empire, Temple de Karnak

Les dieux soutenaient :

  • L’inceste royal, sacralisé comme un moyen de préserver le sang divin.

  • Les guerres saintes, menées sous la bannière de Maât pour étendre "l’ordre cosmique" et esclavagiser les peuples de Koush qu'ils avaient racialisé en les appelant Fils d'Ifset (Chaos).

  • L’esclavage rituel, avec des milliers de prisonniers de guerre offerts aux temples comme "biens sacrés" comme le démontre cette inscription du Papyrus Harris I sous Ramsès III.
    « J’ai ramené en grand nombre ceux que mon épée a épargnés... Je les ai ajoutés comme esclaves aux temples de mes dieux et ils ont été marqués...»

    Sources : Jan Assmann, “The Mind of Egypt” (2003) ; Erik Hornung, “Idea into Image: Essays on Ancient Egyptian Thought” (1992).

5.2 – La Maât n’est pas une justice neutre : c’est une doctrine d’État

Doumbi-Fakoly présente souvent la Maât comme une sagesse humaniste. En réalité, Maât n’est pas une "grâce universelle" offerte à tous. Elle est l’idéologie d’un ordre hiérarchique rigide : pharaon au sommet, puis prêtres, scribes, soldats… et enfin le peuple, dont le rôle est d’obéir et de perpétuer cet ordre.

La justice selon Maât ne libère pas : elle stabilise le pouvoir. Elle n’est jamais une bonté offerte aux faibles, mais une exigence cosmique pour maintenir le système. Ceux qui désobéissent sont "avalés" par la déesse Ammout, ou privés d’enterrement, ce qui équivaut à une damnation éternelle.

Source : Assmann, "Death and Salvation in Ancient Egypt", 2005.

5.3 – Les spiritualités africaines traditionnelles : oppressives et ritualisées

5.3.1. Les divinités africaines n'ont jamais aboli l’esclavage

Contrairement au Dieu de la Bible qui proclame :

“Tu n’opprimeras point l’étranger ni l’écraseras, car vous avez été étrangers dans le pays d’Égypte.” (Exode 22:21)

les spiritualités africaines traditionnelles n’ont jamais remis en cause le principe même de l’esclavage. Bien au contraire, elles l’ont souvent sacralisé.

  • Dans le royaume du Dahomey, le culte des vodouns était directement associé aux razzias esclavagistes. Des sacrifices humains étaient offerts aux dieux pendant les grandes fêtes royales, notamment les fêtes des coutumes annuelles appelées « Xwetanu ». Les captifs de guerre étaient décapités rituellement sur l’autel de la divinité.
    Source : Edna G. Bay, "Wives of the Leopard: Gender, Politics, and Culture in the Kingdom of Dahomey" (University of Virginia Press, 1998).

  • Chez les Wolofs du Sénégal, les castes étaient héréditaires et déterminées par naissance. On naissait griot, noble ou esclave. Cette stratification sociale, validée par des autorités religieuses locales, empêchait toute mobilité sociale.
    Source : Boubacar Barry, "La Sénégambie du XVe au XIXe siècle : traite négrière, Islam et conquête coloniale", L’Harmattan, 1988.

  • Chez les Igbo (Nigeria), il existait une caste appelée les Osu, considérés comme des “esclaves des dieux”. Ces individus, mis à l’écart de la société, ne pouvaient ni se marier librement, ni participer à la vie communautaire. Leur statut était justifié par des prescriptions religieuses traditionnelles.
    Source : Elizabeth Isichei, "A History of the Igbo People", Macmillan, 1976.

5.3.2. Des pratiques rituelles choquantes légitimées par les "dieux locaux"

Les spiritualités africaines évoquées par Doumbi-Fakoly, loin d’avoir été libératrices, ont parfois validé des pratiques aujourd’hui considérées comme inhumaines :

  • Infanticide rituel des jumeaux chez les Ibibio et les Efik (Nigeria), sous prétexte qu’ils étaient porteurs de malédiction.
    Source : R.E. Dennett, "At the Back of the Black Man's Mind", 1906.

  • Enterrement rituel des veuves vivantes dans certaines régions du Congo ou de la Côte d’Ivoire, dans le but de les accompagner dans l’au-delà avec leurs maris décédés.
    Source : Georges Balandier, "Sociologie actuelle de l’Afrique noire", PUF, 1955.

  • Exclusion systématique des albinos et des handicapés, considérés comme signes de malédiction.
    Source : Cécile De Lestrange, "Les Albinos en Afrique : entre discrimination et croyance", Études africaines, 2012.

"Chaque prière que les Kamites font, ils nourrissent, pour le malheur de leur peuple, des entités..."
Doumbi-Fakoly, “Ces dieux et ces égrégores étrangers qui tuent le peuple noir”

L’ironie est complète : ce que Doumbi-Fakoly reproche au Dieu biblique (d’être nourri par les prières et les pensées), correspond exactement à ce que faisaient (et font encore) les cultes africains qu’il défend. Ce sont eux qui demandent du sang, des offrandes, des rituels permanents pour “nourrir” les esprits. Ce sont eux les véritables égrégores.

5.3.4 – Le Dieu de la Bible : Une rupture radicale avec les modèles religieux antiques

Le Dieu biblique, loin d’être un égrégore, se distingue radicalement par plusieurs éléments uniques dans l’histoire religieuse mondiale :

  • Il crée sans matière préexistante (ex nihilo), sans recourir à un chaos antérieur ou à un cycle cosmique.

  • Il se révèle personnellement, non à une caste de prêtres, mais à des esclaves (Moïse en Exode 3) et des bergers (David).

  • Il interdit les sacrifices humains (Lévitique 18:21), condamne l’injustice sociale, et appelle à l’amour du pauvre, de l’étranger, de la veuve.

  • Il ne dépend pas des offrandes pour vivre : “Si j’avais faim, je ne te le dirais pas ; car le monde est à moi.” (Psaume 50:12)

L’argument de Doumbi-Fakoly se retourne contre lui : ce sont les divinités ancestrales qu’il promeut qui ressemblent à des égrégores – dépendants du sang, du rituel, des prières et des hiérarchies tribales.

« Les dieux ont créé l’humanité afin qu’elle accomplisse des rituels et présente des offrandes, qu’elle travaille dans leurs temples et rende hommage à leur grandeur, maintenant ainsi le maât (ordre divin). »
Inscription du temple d’Edfou (Ptolémaïque, bas-relief)


Le Dieu de la Bible, au contraire, se tient au-dessus des peuples, des nations et des cultes. Il libère les esclaves, conteste les empires et condamne les sacrifices humains. C’est justement parce qu’il n’est pas comme les autres dieux qu’il est haï des faux prophètes, et qu’il est la seule vraie menace pour les pouvoirs religieux injustes, d’hier comme d’aujourd’hui.

6. Le vrai combat : Sortir du piège spirituel du ressentiment

Rejeter la Bible pour des raisons de souffrance coloniale est compréhensible… mais dangereux.

Ce que Fakoly propose, ce n’est pas la libération, mais une prison spirituelle inversée : remplacer un Dieu transcendant par des entités mentales nourries par l’homme ; troquer la grâce pour la rancune ; la promesse de rédemption pour une identité fermée sur la blessure.

Le Dieu biblique est le Dieu de l’Afrique

Il ne faut pas se laisser voler notre héritage. Le Dieu de la Bible n’est pas l’oppresseur du peuple noir. Il est le Créateur, le Libérateur, et celui qui, dès les premiers chapitres, place l’Afrique au cœur de l’histoire humaine. La jeunesse africaine ne gagnera rien à rejeter la Bible. Elle y trouvera au contraire la plus puissante source de dignité, de justice et de restauration spirituelle. Si tu lis ce message , sache une seule chose, le vrai Dieu s'est révélé par Jésus-Christ et la voie est ouverte, par Lui uniquement à retourner vers ce vrai Dieu là. Ne te laisse pas séduire par des idéologies bâties sur une histoire inversée. Choisis La Vérité car c'est elle seule qui libère