Chute Genèse 3 vs Mythe Égyptien de Sekhmet
Explorez les différences fondamentales entre la chute Genèse 3 et le mythe égyptien de Sekhmet. Découvrez comment ces récits reflètent des visions opposées de la punition divine, entre caprice et justice, dans une analyse approfondie.
KÉMETISME
8/5/20254 min read


Introduction : L'Argument de la "Rébellion et Punition"
Après avoir affirmé que les récits de la création sont d'origine égyptienne, certains critiques soutiennent que l'histoire de la Chute de l'homme en Genèse 3 est elle aussi un emprunt. Ils citent comme "source" le mythe égyptien de la Destruction de l'Humanité par Sekhmet, un récit qui met en scène une humanité rebelle et une punition divine quasi totale.
Bien que les deux histoires partagent un thème superficiel de "rébellion et punition", une analyse de leurs motivations, de leurs déroulements et de leurs conclusions révèle deux visions du monde moralement et théologiquement irréconciliables. La Genèse, loin de copier ce mythe, en est la correction morale et la réfutation la plus profonde.
1. Le Mythe de Sekhmet : Un Récit de Vexation Divine et de Cruauté Capricieuse
Le Contexte Égyptien : Ce mythe, retrouvé dans des textes funéraires comme ceux de la tombe de Toutânkhamon, fait partie du "Livre de la Vache Céleste".
La "Faute" de l'Humanité : Le dieu soleil Râ est devenu vieux. Les humains commencent à se moquer de lui et à "comploter des choses mauvaises" contre lui. Leur péché est un crime de lèse-majesté, une insulte à l'orgueil du dieu vieillissant.
La "Justice" Divine : Râ, furieux, décide de punir l'humanité. Il envoie son "Œil", qui prend la forme de la déesse lionne Sekhmet, déesse de la guerre et de la destruction.
Le Déroulement : Sekhmet se déchaîne et commence un massacre aveugle. Le texte décrit son plaisir à "patauger dans le sang". Sa fureur est si grande qu'elle menace d'anéantir toute l'humanité, bien au-delà de la punition initiale.
La "Solution" : Râ, voyant que sa création va disparaître, doit intervenir. Mais il ne peut pas arrêter Sekhmet par la force. Il a recours à la ruse. Il ordonne de mélanger de la bière avec de l'ocre rouge pour qu'elle ressemble à du sang humain, et d'en inonder les champs. Sekhmet, trompée, boit la bière jusqu'à l'ivresse, s'endort, et oublie sa fureur sanguinaire. L'humanité est sauvée par un stratagème, pas par la repentance.
2. La Réfutation de la Genèse : Un Récit de Justice, de Responsabilité et de Grâce
Le récit de Genèse 3, comparé à ce mythe, révèle une vision de Dieu, de l'homme et du péché radicalement différente.
Contradiction n°1 : La Nature de la Faute – Lèse-Majesté vs Rupture d'Alliance
En Égypte : Le péché est une insulte à l'ego d'un dieu. C'est un problème de pouvoir.
Dans la Genèse : Le péché est la transgression d'un commandement clair donné dans le cadre d'une relation de confiance. C'est un problème de loyauté et d'alliance. La faute n'est pas un complot, c'est un acte de désobéissance qui brise une relation.
Contradiction n°2 : La Nature du Jugement – Colère Capricieuse vs Justice Ordonnée
En Égypte : Le jugement est un massacre disproportionné et hors de contrôle, mené par une divinité sanguinaire (Sekhmet). Râ lui-même semble dépassé par la violence qu'il a déclenchée.
Dans la Genèse : Le jugement est un processus légal et ordonné. Dieu vient dans le jardin, il interroge Adam, Ève et le serpent. Il écoute leurs (mauvaises) défenses. Il prononce ensuite des sentences spécifiques et proportionnées pour chacun, qui sont les conséquences directes de leurs actes. C'est la scène d'un tribunal, pas d'un champ de bataille.
Contradiction n°3 : La Solution – Ruse Amorale vs Grâce Rédemptrice
En Égypte : L'humanité est sauvée par une ruse amorale. Il n'y a pas de repentance, pas de pardon, pas de leçon morale. Le problème de la rébellion humaine n'est pas résolu, il est simplement mis en pause par l'ivresse d'une déesse.
Dans la Genèse : Au cœur même du jugement, Dieu introduit la grâce.
La Promesse (Genèse 3:15) : Il annonce une victoire future sur le tentateur.
La Couverture (Genèse 3:21) : Il accomplit lui-même un sacrifice pour couvrir leur honte.
La Protection (Genèse 3:22) : Il les empêche d'accéder à l'immortalité dans leur état déchu, ce qui est un acte de miséricorde.
La solution n'est pas une ruse, mais le début d'un plan de rédemption.
3. Conclusion : Deux Visions Irréconciliables
Dire que la Genèse a copié le mythe de Sekhmet est un contresens total. C'est confondre un récit de pouvoir païen avec une théologie de l'alliance morale.
Le mythe égyptien dépeint des dieux qui ressemblent aux pires des tyrans humains : vaniteux, colériques et manipulateurs. Il offre une vision du monde où l'homme est le jouet de forces divines capricieuses.
Le récit de la Genèse, au contraire, établit les fondements d'une relation morale et légale entre un Dieu juste et une humanité responsable. Il montre que le péché a des conséquences, mais que même dans le jugement, la porte de la grâce et de la rédemption reste ouverte. Loin d'être une copie, c'est la réponse théologique qui libère l'homme de la peur des dieux de Kemet.
Sources pour approfondir :
Erik Hornung, The Secret Lore of Egypt: Its Impact on the West.
John H. Walton, Ancient Near Eastern Thought and the Old Testament.
Contact
Nous répondons à vos questions sur la foi.
hello@reponseschretiennes.com
+221-77-123-4567
© 2025. All rights reserved.