Introduction : Le Grand Malentendu
On essaie de nous le présenter comme un des nôtres. Un guérisseur traditionnel, un chaman, un initié aux secrets de la nature. Un "Jésus animiste" qui, en parlant aux vents et aux arbres, aurait validé les spiritualités de nos ancêtres. C'est une tentative de le rendre familier, de le ramener dans un cadre que nous connaissons, de l'intégrer à nos traditions.
Mais cette vision, bien qu'elle puisse sembler respectueuse, est un malentendu tragique. Oui, Jésus interagissait avec la création, mais pas comme un animiste. Il n'est pas venu pour nous conforter dans les anciennes peurs, il est venu pour les anéantir. Jésus n'était pas animiste. Il était, et il est, le parfait anti-animisme. Et la nouvelle la plus extraordinaire, la vérité qui change tout, c'est que l'autorité souveraine qu'il a manifestée, il nous l'a léguée.
Partie 1 : La Différence Radicale – Négocier vs Commander
Pour comprendre le fossé qui sépare Jésus de l'animisme, il faut d'abord comprendre la logique de ce dernier. Le monde animiste est un monde de négociation. La nature est peuplée d'une myriade d'esprits autonomes, de forces capricieuses et d'ancêtres exigeants. La posture de l'homme, même du prêtre ou du chaman le plus puissant, est celle de l'apaisement et de la supplication. On offre un sacrifice pour calmer la colère de l'esprit de la rivière ; on invoque un ancêtre pour obtenir sa protection. L'homme est un sujet dans un monde spirituellement fragmenté, cherchant à survivre en naviguant entre des puissances rivales.
Regardons maintenant ce que Jésus fait. À aucun moment il n'adopte cette posture. Ses actions sont des actes d'autorité souveraine et absolue.
Face à la tempête qui menace de noyer ses disciples, il ne prie pas l'esprit du lac. Il se lève et donne un ordre : "Silence ! Tais-toi !" (Marc 4:39).
Face à un figuier stérile, il ne demande pas la permission à son esprit. Il le juge et le maudit (Marc 11:14).
Face à la cécité d'un homme, il ne demande pas à la terre de le guérir. Il prend de la poussière, le matériau même de la création, et l'utilise comme un simple instrument de sa propre puissance créatrice (Jean 9:6).
La différence n'est pas une question de style, c'est une question de statut. Un animiste est un sujet qui parle à des gouverneurs locaux. Jésus est le Roi qui parle à sa propre création. Il n'est pas venu pour nous apprendre de meilleurs rituels pour négocier avec le chaos, il est venu pour nous révéler la véritable nature du pouvoir divin.
Partie 2 : L'Héritage – La Grande Délégation d'Autorité
Et c'est là que le message devient personnel et révolutionnaire. Jésus n'a pas gardé cette autorité pour lui. Il l'a léguée à ceux qui croient en lui.
C'est l'une des promesses les plus stupéfiantes et les plus négligées des Évangiles. En envoyant ses disciples, Jésus leur dit :
"Voici, je vous ai donné l'autorité de marcher sur les serpents et les scorpions, et sur toute la puissance de l'ennemi..." (Luc 10:19).
Le mot grec pour "autorité" est exousia. Il ne signifie pas la force brute, mais un droit légal, une juridiction, une procuration. Jésus ne nous a pas seulement donné de la force ; il nous a donné un statut. Il a fait de nous ses ambassadeurs légaux sur la Terre.
Cette autorité est confirmée comme étant le signe normal de la vie du croyant : "Voici les miracles qui accompagneront ceux qui auront cru : en mon nom, ils chasseront les démons..." (Marc 16:17). Chasser les démons n'est pas une option pour une élite de pasteurs surpuissants ; c'est l'héritage de base de chaque enfant de Dieu.
La raison de cette délégation est simple mais profonde : nous ne sommes plus seuls. Nous sommes, comme le dit l'apôtre Paul, le Temple du Saint-Esprit (1 Corinthiens 6:19). L'Esprit qui a plané sur le chaos à la création, l'Esprit qui a ressuscité Christ d'entre les morts, habite maintenant en nous. Jésus ne t'a pas laissé un grimoire de rituels pour négocier avec les esprits. Il t'a laissé son Nom pour leur commander, et son Esprit pour te remplir de sa propre puissance.
Partie 3 : L'Application Pratique – Comment Marcher dans cette Autorité ?
Cela change tout dans notre vie quotidienne. La mentalité de l'animisme est celle de la victime qui subit. La mentalité du Royaume est celle du fils qui règne.
Cesser de Négocier : Quand la maladie frappe, quand la peur monte, quand le projet échoue, ton premier réflexe ne doit plus être de te demander "Quel esprit ai-je offensé ? Quel sacrifice dois-je faire ?". Ton premier réflexe doit être de te lever dans l'autorité de Christ et de dire : "Au nom de Jésus, je refuse cette attaque. Je suis un enfant de Dieu, et je marche dans la victoire que Christ a déjà acquise pour moi."
Prendre sa Place de "Cultivateur" : Ton rôle est de reprendre le mandat d'Adam : "cultiver et garder". Tu es appelé à apporter l'ordre divin dans le chaos qui t'entoure – dans ta famille, dans ton travail, dans ta nation. Tu n'es pas là pour subir le monde, mais pour le transformer par la prière et l'action.
S'Équiper pour le Combat : Ce n'est pas un combat que l'on mène avec nos propres forces. C'est pourquoi l'apôtre Paul nous donne l'équipement en Éphésiens 6 : l'armure de Dieu. Notre autorité n'est pas en nous-mêmes, elle est dans notre alignement avec le Roi et son Royaume.
Conclusion : Choisis ton Camp
La spiritualité animiste de nos ancêtres était une tentative de survivre dans un monde dont ils ne comprenaient pas les règles, face à un ennemi qu'ils ne pouvaient pas vaincre. Elle nous a légué une mentalité de victime et de négociation.
Jésus est venu nous révéler la vérité : le Roi a déjà gagné la guerre. Il nous appelle maintenant à quitter le camp des négociateurs pour rejoindre celui des vainqueurs. Il nous appelle à cesser d'être des sujets du chaos pour devenir des agents de son Royaume.
La question n'est plus de savoir si tu as le pouvoir. La question est : vas-tu utiliser l'autorité qu'il t'a déjà léguée ? Jésus n'était pas animiste. Il était l'Anti-Animisme. Et toi ?