Enseignement d'Amenemhat Ier : Sagesse Égyptienne
Découvrez l'enseignement d'Amenemhat Ier, un texte révélateur de la sagesse égyptienne. Explorez les thèmes de la paranoïa, de l'isolement et du mépris envers les étrangers, contrastant avec l'idéal de la morale de Maât.
KÉMETISME
Vérité Le Noir
8/7/20254 min read


Introduction : La Quête d'une Sagesse Ancestrale
Dans la quête légitime d'une fierté et d'une identité africaines, beaucoup se tournent vers l'Égypte ancienne, la présentant comme le berceau d'une civilisation moralement supérieure, guidée par le principe harmonieux de la Maât. On nous dépeint une société juste, ordonnée, dont la sagesse aurait inspiré le monde.
Mais que nous disent les Égyptiens eux-mêmes, lorsque nous prenons la peine de lire leurs propres textes ? Loin des reconstructions modernes idéalisées, les écrits de sagesse pharaoniques révèlent parfois une vision du monde d'un réalisme brutal, d'un cynisme et d'un mépris qui devraient nous interpeller. Un texte en particulier, "L'Enseignement d'Amenemhat Ier", agit comme un miroir glaçant, nous forçant à nous demander : quelle est la véritable nature de la morale Kémite, et est-elle réellement le modèle que nous devrions suivre ?
1. Le Testament d'un Roi Assassiné : Un Contexte de Trahison
"L'Enseignement d'Amenemhat Ier" est l'un des plus grands textes de la littérature égyptienne du Moyen Empire (~1991-1962 av. J.-C.). Il se présente comme un testament politique que le fantôme du pharaon Amenemhat Ier, victime d'un complot et assassiné dans son propre palais, dicte à son fils et successeur, Sésostris Ier. C'est une leçon de gouvernance née de la plus amère des expériences : la trahison.
Ce n'est pas une propagande destinée au peuple, mais un conseil intime, une distillation de la sagesse du pouvoir pharaonique. Et ce qu'elle révèle est aux antipodes de l'image d'une société harmonieuse.
2. La Règle d'Or de la Paranoïa : "Ne Fais Confiance à Personne"
Le cœur du message d'Amenemhat est une mise en garde d'une noirceur absolue. Après avoir décrit comment ceux qu'il avait nourris se sont retournés contre lui, il donne à son fils la clé de la survie politique :
"Ne fais confiance à aucun frère, ne connais aucun ami, ne te fais pas d'intimes, car cela ne mène à rien."
Cette phrase est terrible. C'est l'anti-thèse de la fraternité et de la communion. Elle dépeint un monde où le pouvoir isole, où chaque relation est un danger potentiel, et où la solitude est la seule sécurité. C'est la vision du monde d'un tyran paranoïaque, pour qui la confiance est une faiblesse mortelle. Est-ce là le fruit de la Maât, ce principe d'ordre et d'harmonie ? Ou est-ce plutôt la preuve que, même au sommet de l'État, la spiritualité égyptienne a produit une profonde angoisse existentielle et une méfiance généralisée ?
3. Le Mépris de l'Étranger comme Politique d'État
Cette méfiance ne se limite pas à l'entourage du roi. Elle s'étend systématiquement aux peuples non-égyptiens, qui sont considérés comme des menaces intrinsèques à l'ordre de la Maât. L'enseignement continue en rappelant les exploits militaires du roi, fondés sur un mépris racial et culturel explicite.
En se référant à la stèle de son successeur, Sésostris III, qui formalise cette pensée, on lit cette sentence sans appel sur les Nubiens (les peuples de Koush) :
"Quant à tout Nubien qui écoutera, [...] ce ne sont pas des gens dignes de considération. Ce sont des misérables au cœur lâche."
La "sagesse" transmise n'est donc pas seulement une leçon de prudence, mais aussi une leçon de xénophobie et d'ethnocentrisme. Pour un pharaon, la justice et l'ordre s'arrêtent aux frontières de l'Égypte. Au-delà règne le chaos, peuplé d'êtres inférieurs qu'il est juste de dominer.
4. Le Contraste Révolutionnaire de la Morale Biblique
Confrontons maintenant cette "sagesse" pharaonique à celle de la Révélation biblique. Le contraste est total et irréconciliable.
Là où le pharaon conseille : "Ne fais confiance à aucun frère", Jésus enseigne : "Il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis" (Jean 15:13).
Là où l'élite égyptienne décrète son mépris pour le Nubien, la Loi de Moïse commande : "Tu aimeras l'étranger comme toi-même, car vous avez été étrangers dans le pays d'Égypte" (Lévitique 19:34).
Là où le pharaon voit l'humanité comme une menace à contenir, le Christ voit des brebis perdues à aimer et à sauver.
Là où le fantôme de Pharaon désincarné réclame la vengeance et enseigne la suspicion à son fils, Jésus crucifié, demande au Père de pardonner à ceux qui le mettent à mort.
Conclusion : Deux Chemins Incompatibles
Le testament d'Amenemhat est un document d'une valeur inestimable, car il nous montre sans fard la face cachée de la prétendue supériorité morale de l'Égypte. Il nous révèle une sagesse fondée sur la peur, la solitude du pouvoir, et le mépris de l'autre.
La voie proposée par la Bible est une révolution. Elle ne promet pas la sécurité par la méfiance, mais la libération par la confiance – la confiance en un Dieu qui est un Père aimant, et la confiance en un prochain que nous sommes appelés à aimer comme nous-mêmes, qu'il soit frère ou étranger.
La question pour l'Afrique d'aujourd'hui est donc la suivante : quel héritage voulons-nous réclamer ? La sagesse froide et paranoïaque des pharaons, ou la sagesse radicale et libératrice de l'Évangile ?
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