Le Soleil s’est-il vraiment arrêté ?

Analyse rigoureuse de Josué 10 et réponse aux objections

Josué 10:13 est l’un des textes les plus attaqués par les sceptiques. Ils y voient soit une absurdité scientifique, soit une preuve que la Bible est un mythe. Pourtant, une lecture sérieuse du texte, associée à une compréhension linguistique et contextuelle, montre que cette objection repose souvent sur une mauvaise interprétation.

Le texte en question

"Et le soleil s’arrêta, et la lune suspendit sa course, jusqu’à ce que la nation se fût vengée de ses ennemis." – Josué 10:13

D’emblée, la difficulté semble évidente : si c’est la Terre qui tourne autour du soleil, et non l’inverse, comment le soleil aurait-il pu "s’arrêter" dans le ciel ? Et surtout, un tel phénomène aurait provoqué des cataclysmes gravissimes à l’échelle planétaire. La Bible se tromperait-elle donc ?

Une lecture phénoménologique, pas scientifique

Le professeur Gleason L. Archer, dans The New International Encyclopedia of Bible Difficulties, rappelle que ce passage ne vise pas à décrire une mécanique céleste mais à rapporter un événement tel qu’il a été perçu par des observateurs humains. Il s’agit d’un langage phénoménologique. Même aujourd’hui, les scientifiques et les journalistes parlent de "lever du soleil" ou de "coucher du soleil", sans pour autant nier la rotation de la Terre.

De ce point de vue, le texte ne fait aucune erreur : il décrit simplement ce que les soldats de Josué voyaient dans le ciel — un soleil qui semblait rester visible plus longtemps qu’un jour ordinaire.

Le mot hébreu « dom » : être silencieux, cesser de bouger

Le terme hébreu traduit par "s’arrêta" est dom, qui signifie plus exactement "être silencieux", "cesser de bouger" ou "faire une pause". Il peut s’agir d’un ralentissement ou d’une suspension apparente. Rien n’indique nécessairement un arrêt brutal ou une inversion de la rotation terrestre.

Archer note également que dans les récits anciens, ce type de vocabulaire est utilisé pour exprimer la suspension ou l’extension du temps perçu, ce qui renforce l’idée d’un événement lumineux extraordinaire, sans que les lois de la physique aient été littéralement suspendues.

Trois interprétations possibles

Plusieurs hypothèses coexistent parmi les commentateurs évangéliques :

1. Un miracle cosmique réel : Dieu a suspendu ou modifié le mouvement apparent des astres par un miracle ponctuel. C’est une option valable si l’on admet l’intervention directe de Dieu dans l’histoire.

2. Un phénomène atmosphérique : Dieu aurait prolongé la lumière du jour via un phénomène naturel exceptionnel (réfraction, brouillard lumineux, etc.).

3. Un langage poétique dans le style ancien du Proche-Orient, décrivant une victoire si spectaculaire que même les astres semblaient retenir leur souffle.

Quel que soit le scénario retenu, l’essentiel du message est clair : Dieu a permis une victoire militaire en prolongeant surnaturellement le temps de combat.

Et la science dans tout ça ?

Certains sceptiques évoquent des "preuves scientifiques" qui démontreraient l’inexistence d’un jour manquant dans l’histoire cosmique, mais ces théories sont souvent des mythes urbains. Il n’existe aucune preuve vérifiable qu’un "jour manquant" ait été détecté par la NASA, comme le prétendent certaines rumeurs.

Inversement, il n’existe aucune preuve scientifique non plus qui contredise sérieusement ce passage, car le texte biblique n’énonce pas une loi scientifique, il relate un événement perçu dans un contexte historique précis.

Conclusion

Josué 10 n’est pas un mythe, ni une erreur scientifique. C’est un récit miraculeux exprimé dans le langage des hommes de l’époque, qui ont vu Dieu leur accorder une victoire en prolongeant la lumière du jour. Ce récit n’enseigne pas la physique céleste, mais la souveraineté de Dieu sur le temps et la nature.

Et cette vérité demeure : le Dieu de la Bible n’est pas prisonnier des lois qu’Il a créées. Quand Il agit, même le soleil s’arrête — ou plutôt, le temps s’ajuste à Sa volonté.