Contradiction Biblique n° 12 - La Loi de Moïse est-elle Abolie ? Le Piège du "Tout ou Rien"
Cet article explore l’apparente contradiction entre les paroles de Jésus et de Paul concernant la Loi de l’Ancien Testament. Jésus affirme ne pas être venu pour l’abolir, tandis que Paul parle de sa « fin » en Christ. La clé réside dans la distinction entre la loi morale (toujours valide), la loi cérémonielle (accomplie et rendue obsolète par le sacrifice de Jésus) et la loi civile (terminée avec l’ancienne théocratie d’Israël).
CONTRADICTIONS BIBLIQUESRÉFUTATIONS
Moïse Takougang
8/15/20254 min read


Introduction : L'Énigme de la Loi
Pour de nombreux croyants et sceptiques, la relation entre l'Ancien et le Nouveau Testament est une source de confusion. D'un côté, Jésus affirme avec force dans le Sermon sur la Montagne qu'il n'est pas venu "abolir la Loi" et que "pas un seul iota" ne disparaîtra. De l'autre, l'apôtre Paul semble déclarer que Christ est la "fin de la loi" et qu'il a "anéanti la loi des ordonnances".
Alors, quelle est la vérité ? Sommes-nous, en tant que chrétiens, toujours sous l'obligation de suivre les 613 commandements de la Torah, y compris les lois alimentaires et sacrificielles ? Ou la Loi a-t-elle été simplement jetée à la poubelle ? Cette apparente contradiction a tourmenté les théologiens pendant des siècles.
La solution ne se trouve pas dans un choix binaire, mais dans une compréhension plus profonde de la nature et de la fonction de la Loi de l'Ancien Testament. La Loi n'a pas été abolie, elle a été accomplie. Et pour comprendre ce que cela signifie, il faut apprendre à la lire comme les apôtres l'ont fait, en distinguant ses différentes facettes.
1. L'Erreur de Lecture : Voir la Loi comme un Bloc Monolithique
La première erreur est de traiter les 613 commandements de la Torah comme un bloc unique et indifférencié. La tradition théologique chrétienne, s'appuyant sur le Nouveau Testament lui-même, a toujours distingué trois aspects ou fonctions de la Loi mosaïque :
La Loi Morale : Les commandements qui reflètent le caractère éternel et immuable de Dieu (ex: "Tu ne tueras point", "Tu aimeras ton prochain").
La Loi Cérémonielle : Les commandements qui régissent le culte d'Israël, les sacrifices, la prêtrise et les fêtes.
La Loi Civile (ou Judiciaire) : Les lois qui gouvernaient la nation d'Israël en tant qu'État théocratique (ex: les lois sur la propriété, la justice pénale...).
Une fois cette distinction faite, la relation entre Jésus et la Loi devient limpide.
2. L'Accomplissement, pas l'Abolition
Jésus n'a pas aboli la Loi, il en est l'accomplissement parfait dans ses trois dimensions.
a) La Loi Morale : Il l'a Affirmée et Approfondie
Jésus n'a jamais annulé les Dix Commandements. Au contraire, dans le Sermon sur la Montagne, il en a montré le sens profond et intérieur. Il a enseigné que la colère est la racine du meurtre, et la convoitise la racine de l'adultère. Il a résumé toute la loi morale en son essence : l'amour de Dieu et du prochain. La loi morale n'est donc pas abolie ; elle est confirmée, radicalisée et inscrite dans le cœur par le Saint-Esprit.
b) La Loi Cérémonielle : Il l'a Remplie de Sens et Rendue Obsolète
C'est ici que l'accomplissement est le plus spectaculaire. La loi cérémonielle était un système d'ombres et de types qui pointaient vers une réalité à venir.
Le sacrifice de l'agneau pointait vers le sacrifice parfait du Christ.
Le Grand Prêtre qui entrait une fois par an dans le Saint des Saints était une préfiguration de Christ, notre Grand Prêtre éternel.
Le Temple était une image de la présence de Dieu, que Christ est venu incarner.
Une fois que la Réalité (le Christ) est arrivée, les ombres (les rituels) n'ont plus de raison d'être. On n'a plus besoin d'une photo quand la personne est là en face de vous. C'est en ce sens que Paul dit que Christ a "anéanti la loi des ordonnances". Il n'a pas dit qu'elle était mauvaise ; il a dit qu'elle avait atteint son but. Continuer à sacrifier des agneaux après la Croix serait une insulte au sacrifice unique et parfait du véritable Agneau de Dieu.
c) La Loi Civile : Sa Finalité est Atteinte
La loi civile était conçue pour la nation d'Israël en tant qu'État théocratique. Elle n'a jamais été destinée à être appliquée par toutes les nations du monde. Avec la venue du Christ, le peuple de Dieu n'est plus une nation terrestre, mais une communauté spirituelle et internationale : l'Église. La loi civile d'Israël a donc atteint sa finalité historique. Les principes de justice qu'elle contient restent une source de sagesse, mais ses prescriptions spécifiques ne s'appliquent plus de la même manière.
Conclusion : Un Échafaudage Glorieux
Il n'y a donc aucune contradiction. La Loi de Moïse est comme un échafaudage magnifique et divinement conçu, utilisé pour construire une cathédrale.
Jésus n'est pas venu pour "détruire" l'échafaudage. Il a dit que chaque pièce était essentielle et devait rester en place "jusqu'à ce que tout soit arrivé", c'est-à-dire jusqu'à ce que son œuvre de rédemption soit accomplie.
Paul vient après et constate que la cathédrale (l'œuvre du Christ) est achevée. L'échafaudage (la loi cérémonielle) a rempli son rôle. On peut maintenant l'enlever pour contempler la gloire du bâtiment final.
La Loi n'est pas abolie, elle est transcendée. Les chrétiens ne sont plus "sous la Loi" comme un code de performance pour obtenir le salut, mais la Loi morale de Dieu est désormais écrite dans leurs cœurs par l'Esprit, comme fruit de ce salut. C'est la différence entre suivre un règlement et vivre une relation.
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